[Afropolitain nomade] Lerie Sankofa, une vie bien rythmée

Article : [Afropolitain nomade] Lerie Sankofa, une vie bien rythmée
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22 janvier 2021

[Afropolitain nomade] Lerie Sankofa, une vie bien rythmée

Abidjan. 7e édition du festival Afropolitain nomade. Une victoire contre la maladie du coronavirus. En tout cas, cet événement m’a permis de découvrir Lerie Sankofa.

Un personnage artistique sur lequel il est difficile de poser une définition. En compagnie de Lisi Yao, blogueuse chez Mondoblog, j’ai tenté de percer le mystère de Beugré Valérie. Plaisir, créativité, émotions ont été les maitres-mots.

Mercredi 13 janvier 2021 à l’Insaac, ou si vous préférez, l’Institut national supérieur des arts et de l’action culturelle. C’est ce creuset de l’art qu’a choisi Lerie Sankofa pour nous faire feuilleter les riches pages de sa vie artistique. Beugré Valérie, ou Lerie, est professeur de musique dans ce prestigieux temple de la culture. Mais je crois savoir pourquoi elle nous a conduit dans ce sanctuaire…

Je préfère vous le dire, chaque fois que je fais un tour à l’Insaac, une pensée me traverse l’esprit : « mon ami, voici où tu devrais être », me dit une toute petite voix que je réussis facilement à étouffer. Quand je rencontre Lerie Sankofa, je me retrouve très vite « en famille ». Son manager et moi avons un passé commun : le rap. Bah oui, dans une autre vie, j’ai composé des textes de rap. J’aurais pu embrasser la carrière de rappeur. Par conséquent, l’entretien s’est déroulé dans une ambiance conviviale.

Une vie au rythme du « djembé »*

Confortablement installés dans un bureau de l’INSAAC, Lisi et moi attendons patiemment l’arrivée du cameraman pour débuter l’interview. Mais quand on est dans la même salle que Lerie Sankofa, pourquoi attendre les spotlights pour se lancer ? On parle de tout et de rien. Son passage au village Ki Yi MBock de Wêrê Wêre Liking, ses débuts dans la chorale méthodiste de Touba, etc. Je partage avec l’artiste mon amour pour la musique (bien conçue et savamment menée). En retour, la jeune dame me confie un pan de son parcours artistique. Ce bout de terrain qu’elle me laisse découvrir en dit long sur son engagement culturel.

Lerie s’exprime en caressant « l’ahoco », un instrument de musique du centre de la Côte d’Ivoire, composé d’une baguette et d’une pièce appelée racleur. Il a été vulgarisé par la chanteuse ivoirienne Antoinette Konan. Lerie Sankofa parlait ou plutôt chantait… Je crois qu’elle parlait en chantant, nous racontant son histoire d’amour avec le tam-tam.

Une amoureuse de l’art nommée Lerie

« Lerie » est tiré du prénom de la star du jour. Je l’ai dit plus haut, quand ses parents l’appellent à l’existence, ils la nomment Beugré Valérie. Pour le besoin de l’art, « Valérie » se transforme en « Lerie ». Voilà. Ah oui ! Sankofa ? Bon, sachez, chers amis, que ce terme désigne un oiseau qui a la tête toujours tournée vers l’arrière. Pour notre amie, c’est un symbole : garder les pieds solidement enracinés dans la tradition africaine en s’ouvrant au modernisme.

J’ai été frappé par cette sorte de timidité qui se dégage de Lerie Sankofa. Quand on échange avec elle, la chanteuse laisse transparaitre une « fausse » timidité. L’interlocuteur a l’impression que l’amoureuse de la culture cherche ses mots, dissimulés dans un univers qui lui échappe. En réalité, Lerie Sankofa préfère laisser parler sa passion pour l’art. Le bureau de l’Insaac où nous nous sommes installés est très vite devenu un « podium » pour le prof de musique. Elle n’hésite pas à fredonner quelques mélodies pour donner un cachet spécial à notre « avant interview ».

Artiste, percussionniste et compositrice, Lerie Sankofa tombe amoureuse assez tôt de la percussion. Elle n’a que neuf ans quand ses petits doigts frêles caressent cet instrument d’ordinaire dédié à la gente masculine. La jeune fille qu’elle était a réussi le pari de dompter le tam-tam. Aujourd’hui, Beugré Valérie le dirige sur toutes les scènes sur lesquelles on l’invite pour chanter son djembé. Je suis convaincu que la percussion continuera de rythmer la vie de Lerie Sankofa pendant longtemps.

*djembé : instrument de percusssion

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Commentaires

Lisi YAO
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Quel beau billet cher aîné ! A propos de la 《fausse timidité...》il faut la voir jouer pour comprendre ! Sur scène ! Vraiment, elle laisse son art parler pour elle...

Richard Konan
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Merci Lisi ! Eh oui, tu as l’honneur de la voir jouer. C'est une vraie fausse timide