Richard Konan

Diarra Fatima, la passion du football au féminin

Diarra Fatima pourrait passer des heures à parler de sport, surtout de football. Titulaire d’une licence C CAF, elle dirige le banc technique du centre de formation Jeunesse Football Club de Dabou. L’amoureuse du foot nous partage sa passion.

Dis-moi, comment est né ton amour pour le sport ?

Mon amour du sport en général vient de mon défunt père qui pratiquait le yoga. En plus, il aimait l’Africa Sport (un célèbre club de football ivoirien, NDLR). Nous suivions tous les matchs avec lui et après une victoire, c’était le festin à la maison. Dès l’enfance, j’ai commencé à aimer le football et à suivre mes frères au Maracana, où j’ai appris à manier le ballon. Cela a été le début de mon premier contact avec le football.

Coach Diarra Fatima avant un entrainement. Crédit photo : Diarra Fatima

« Mon amour du sport en général vient de mon défunt père »

Tu as forcément des modèles dans le domaine du football. Qui t’inspire et te donne la force de foncer ?

Mon modèle dans le domaine du sport, c’est madame Touré Clémentine, la sélectionneuse de l’équipe nationale ivoirienne. Cette brave dame a su vaincre les épreuves. Par son travail acharné, elle a conduit le football féminin à un niveau auquel personne ne s’attendait. Le résultat est là. Touré Clémentine a intégré les plus hautes instances du football mondial pour montrer que la femme aussi est capable de grandes choses dans le milieu du sport. Elle est un exemple à suivre. Il y a aussi la génération dorée, conduite par Didier Drogba, qui a su par le sport réconcilier les Ivoiriens à un moment sensible que traversait notre chère Patrie.

À quel moment commences-tu à taper dans le ballon ?

C’était à Daloa. J’ai commencé à suivre les matchs de l’Africa avec mon père. Ensuite, je suivais mes frères sur les terrains de Maracana. Au début, ils me faisaient jouer au poteau. Un jour, avant un match, on a constaté un absent dans le groupe. Les garçons ont décidé de me laisser jouer véritablement avec eux. C’est de là qu’est partie mon aventure avec le football.

Puis quelques temps après, un jeune coach de football du nom de Martial qui m’avait vu dans un match m’a proposé de le rejoindre dans son centre qui comportait essentiellement des garçons. Au fur et à mesure, d’autres filles ont intégré le centre. Nous avons raflé plusieurs trophées de Maracana.

Le regard fixé vers l’avenir, Diarra Fatima a de grands rêves. Crédit photo : Diarra Fatima
En tant que femme, tu décides de vivre ta passion, le sport. Raconte-nous comment ton entourage a vécu ta décision.

Ce n’était pas du tout facile à mes débuts vu que la femme qui jouait au football était mal perçue de façon générale par la société à laquelle j’appartenais. Les gens étaient convaincus que le football est exclusivement dédié aux hommes. J’étais souvent stigmatisée par certaines personnes. Cependant, il y avait des gens qui brisaient le mythe en m’encourageant à continuer sur ma lancée. Grâce à la détermination et le courage, j’ai fini par avoir le soutien de mon père, de ma mère et certains oncles qui m’accompagnent dans ma passion.

« J’étais souvent stigmatisée par certaines personnes »

Diarra Fatima et ses « enfants ». Crédit photo : Diarra Fatima
Comment te vient l’idée de passer à l’encadrement ?

Après mon obtention du Bac, toujours guidée par l’amour du football, j’ai choisi de passer le concours de l’INJS. J’ai été admise en 2007. J’ai intégré l’équipe féminine des 11 sœurs de Gagnoa avec laquelle j’ai passé de beaux moments jusqu’en 2012. Par la suite, en observant l’univers du football féminin, j’ai senti un besoin d’entraîneurs. C’est ainsi que j’ai décidé de m’intéresser à l’encadrement.

Quand des stages étaient organisés par la FIFA concernant le football féminin, chaque président donnait une liste de ses participants. J’ai dès lors commencé à aimer l’encadrement. J’ai bénéficié des encouragements et conseils de mon président, de la sélectionneuse nationale et bien d’autres personnes à qui je dis énormément merci . Aujourd’hui, après avoir obtenu la licence C CAF, j’encadre un centre de formation masculin dénommé Jeunesse Football Club de Dabou.

J’encourage toutes les anciennes joueuses à se reconvertir en se formant et en passant les diplômes d’entraîneurs, afin de pouvoir encadrer les plus jeunes en particulier. Cela permettra à la Côte d’Ivoire d’avoir des joueuses de qualités, qui nous enverront beaucoup de trophées. Ensemble, nous y arriverons.

Allez hop ! C’est parti pour une série de jongles ! Crédit photo : Diarra Fatima


[Afropolitain nomade] Lerie Sankofa, une vie bien rythmée

Abidjan. 7e édition du festival Afropolitain nomade. Une victoire contre la maladie du coronavirus. En tout cas, cet événement m’a permis de découvrir Lerie Sankofa.

Un personnage artistique sur lequel il est difficile de poser une définition. En compagnie de Lisi Yao, blogueuse chez Mondoblog, j’ai tenté de percer le mystère de Beugré Valérie. Plaisir, créativité, émotions ont été les maitres-mots.

Mercredi 13 janvier 2021 à l’Insaac, ou si vous préférez, l’Institut national supérieur des arts et de l’action culturelle. C’est ce creuset de l’art qu’a choisi Lerie Sankofa pour nous faire feuilleter les riches pages de sa vie artistique. Beugré Valérie, ou Lerie, est professeur de musique dans ce prestigieux temple de la culture. Mais je crois savoir pourquoi elle nous a conduit dans ce sanctuaire…

Je préfère vous le dire, chaque fois que je fais un tour à l’Insaac, une pensée me traverse l’esprit : « mon ami, voici où tu devrais être », me dit une toute petite voix que je réussis facilement à étouffer. Quand je rencontre Lerie Sankofa, je me retrouve très vite « en famille ». Son manager et moi avons un passé commun : le rap. Bah oui, dans une autre vie, j’ai composé des textes de rap. J’aurais pu embrasser la carrière de rappeur. Par conséquent, l’entretien s’est déroulé dans une ambiance conviviale.

Une vie au rythme du « djembé »*

Confortablement installés dans un bureau de l’INSAAC, Lisi et moi attendons patiemment l’arrivée du cameraman pour débuter l’interview. Mais quand on est dans la même salle que Lerie Sankofa, pourquoi attendre les spotlights pour se lancer ? On parle de tout et de rien. Son passage au village Ki Yi MBock de Wêrê Wêre Liking, ses débuts dans la chorale méthodiste de Touba, etc. Je partage avec l’artiste mon amour pour la musique (bien conçue et savamment menée). En retour, la jeune dame me confie un pan de son parcours artistique. Ce bout de terrain qu’elle me laisse découvrir en dit long sur son engagement culturel.

Lerie s’exprime en caressant « l’ahoco », un instrument de musique du centre de la Côte d’Ivoire, composé d’une baguette et d’une pièce appelée racleur. Il a été vulgarisé par la chanteuse ivoirienne Antoinette Konan. Lerie Sankofa parlait ou plutôt chantait… Je crois qu’elle parlait en chantant, nous racontant son histoire d’amour avec le tam-tam.

Une amoureuse de l’art nommée Lerie

« Lerie » est tiré du prénom de la star du jour. Je l’ai dit plus haut, quand ses parents l’appellent à l’existence, ils la nomment Beugré Valérie. Pour le besoin de l’art, « Valérie » se transforme en « Lerie ». Voilà. Ah oui ! Sankofa ? Bon, sachez, chers amis, que ce terme désigne un oiseau qui a la tête toujours tournée vers l’arrière. Pour notre amie, c’est un symbole : garder les pieds solidement enracinés dans la tradition africaine en s’ouvrant au modernisme.

J’ai été frappé par cette sorte de timidité qui se dégage de Lerie Sankofa. Quand on échange avec elle, la chanteuse laisse transparaitre une « fausse » timidité. L’interlocuteur a l’impression que l’amoureuse de la culture cherche ses mots, dissimulés dans un univers qui lui échappe. En réalité, Lerie Sankofa préfère laisser parler sa passion pour l’art. Le bureau de l’Insaac où nous nous sommes installés est très vite devenu un « podium » pour le prof de musique. Elle n’hésite pas à fredonner quelques mélodies pour donner un cachet spécial à notre « avant interview ».

Artiste, percussionniste et compositrice, Lerie Sankofa tombe amoureuse assez tôt de la percussion. Elle n’a que neuf ans quand ses petits doigts frêles caressent cet instrument d’ordinaire dédié à la gente masculine. La jeune fille qu’elle était a réussi le pari de dompter le tam-tam. Aujourd’hui, Beugré Valérie le dirige sur toutes les scènes sur lesquelles on l’invite pour chanter son djembé. Je suis convaincu que la percussion continuera de rythmer la vie de Lerie Sankofa pendant longtemps.

*djembé : instrument de percusssion


Le ou la covid ? Bonjour, la « crise » grammaticale

Le covid ou la covid 19 ? La question est sur toutes les lèvres en Côte d’Ivoire. L’Académie française a tranché, mais le débat fait toujours rage dans mon pays. Dans la pratique, les Ivoiriens ont du mal à se défaire du genre masculin très tôt attribué à cette pandémie.

« Covid est l’acronyme de corona virus disease, et les sigles et acronymes ont le genre du nom qui constitue le noyau du syntagme dont ils sont une abréviation », peut-on lire sur le site de l’Académie française. Les académiciens recommandent d’employer le genre féminin pour désigner ce mal qui frappe le monde entier, car Covid est l’acronyme de « Corona virus disease ». « Disease » se traduit bien en français par « maladie », non ?

« On dit la S.N.C.F. (Société nationale des chemins de fer) parce que le noyau de ce groupe, société, est un nom féminin, mais le C.I.O. (Comité international olympique), parce que le noyau, comité, est un nom masculin. Quand ce syntagme est composé de mots étrangers, le même principe s’applique. On distingue ainsi le FBI, Federal Bureau of Investigation, (Bureau fédéral d’enquête), de la CIA, Central Intelligence Agency, (Agence centrale de renseignement), puisque dans un cas on traduit le mot noyau par un nom masculin, bureau, et dans l’autre, par un nom féminin, agence », soutiennent les académiciens.

Covid, la « guerre » entre « le » et « la »

Mais en Côte d’Ivoire, sur les réseaux sociaux, l’usage du féminin a du mal à s’imposer. Sans doute parce que le masculin a déjà les racines profondément enracinées dans le langage courant des Ivoiriens. Il n’est pas rare de voir des internautes préférer l’usage du masculin, malgré la recommandation de l’Académie française. Les médias également ont été fortement engagés dans l’utilisation du genre masculin, dès l’apparition de la pandémie. On assiste à une véritable « crise » grammaticale dans mon pays. Le Covid ou la Covid ? Les gens ont du mal à se retrouver dans cette guerre de la langue française. Chacun y va de son inspiration et de sa sensibilité. Il y en a qui ont délibérément choisi de défier l’Académie française en s’accrochant à l’usage du masculin.


Non, le coronavirus n’a pas vaincu Manu Dibango !

Manu Dibango a soigneusement rangé le saxophone, cet instrument avec lequel il a fait voyager et a voyagé. Ce géant africain s’est endormi le 24 mars 2020, victime du covid -19, ou si voulez de la maladie à coronavirus. Mais laissez-moi vous dire que ce fameux covid doit avoir bien honte, car notre Manu Dibango reste bel et bien sur la scène.

« Chers parents, chers amis, chers fans, Une voix s’élève au lointain… C’est avec une profonde tristesse que nous vous annonçons la disparition de Manu Dibango, notre Papy Groove, survenue le 24 mars 2020 à l’âge de 86 ans, des suites du Covid-19. Les obsèques auront lieu dans la stricte intimité familiale, et un hommage lui sera rendu ultérieurement dès que possible. » Ces mots, publiés sur la page Facebook de Manu, ne se rendent peut-être pas compte de la responsabilité qui pèse sur leurs épaules. L’immense Manu Dibango ne jouera plus au saxo ? Mais de qui ces mots se moquent-ils ?

Manu Dibango forever !

Finalement, on s’est rendu compte que la réalité était indéniable. Papa Manu a définitivement tourné le dos à la scène. Les applaudissements et les hourras du public n’ont rien pu faire. Papa Groove ne soufflera plus dans le saxophone. Le Covid-19, cette pandémie de laquelle souffrait notre Manu lui a ôté la vie. Mais ce que la maladie à coronavirus oublie ou ne sait pas, c’est que des gens de la trempe de Manu Dibango ne meurent pas. Même sans vie, ils vivent. Même sans vie, Dibango vit.

Et ce n’est pas Claudy Siar qui me contredira. Je suis convaincu que Youssou N’Dour croit en la vie après la mort du roi du saxo. La musique de ce monument du jazz a vaincu le Covid-19. Le son du saxo de Papa Groove nous bercera, encore et encore. Oui, coronavirus, tu n’a pas pu nous enlever notre Manu. Non ! Le Covid-19 n’a pas vaincu le géant africain. Surtout, continuons de faire vivre Monsieur Dibango en écoutant le bon vieux Soul Makossa !


J’ai appris à ranger mon téléphone pour mon livre

La guerre téléphone contre livre fait rage

J’ai toujours été un amoureux des livres. Ouvrir un livre, sentir mes doigts tourner les pages de ce bijou littéraire, laisser mes yeux se poser sur chacune de ses pages et me conduire vers des univers inconnus ou connus. Quel beau spectacle !

Quand je parcourais l’oeuvre « Les Frasques d’Ebinto » du célèbre auteur Amadou Koné, je n’avais pas encore obtenu le CEPE (Certificat d’études primaires élémentaires). C’était lors de vacances scolaires au village. Mon oncle, qui exerce en tant qu’instituteur, avait un carton rempli de livres. J’ai juste eu à tirer un livre et laisser mes yeux se promener sur les pages. J’avoue n’avoir pas compris véritablement grand-chose. Mais Yvon Rivard, auteur québécois, ne dit-il pas que « la lecture commence les yeux fermés ».

Lire et voyager

Tout au long de mon parcours scolaire, je suis resté proche des livres. Grâce à la lecture, j’ai découvert des univers aussi différents les uns que les autres. La littérature est l’une de mes passions. Lire me permet de voyager sans titre de transport et sans visa. Après mes études, la profession de journaliste m’a ouvert ses bras. Je suis resté proche des mots et j’ai continué à dévorer les œuvres littéraires.

Mais un événement, ou si vous voulez, une invention technologique, va perturber mon idylle avec le livre. L’apparition du téléphone Androïd m’a progressivement éloigné de la lecture. Les yeux rivés sur l’écran de ce nouvel objet, je n’avais plus le temps de glisser mes doigts sur les pages d’un livre. L’ami (ou ex-ami) du livre préfère passer d’une application à une autre, au lieu de se laisser bercer par des mots sortis tout droit de l’esprit d’auteurs de renom. Dans la bataille pour la conquête de mon cœur, le téléphone portable l’avait largement emporté.

Fallait-il laisser le téléphone mobile occuper aisément la place du livre dans ma vie ? Oh que non ! J’ai décidé de redonner à la lecture sa place de choix. Et pour cela, il était important pour moi d’apprendre à ranger mon téléphone. Eh oui, chers amis, étant donné que je ne pouvais pas me séparer de cet appareil, j’ai appris à le ranger. Tout simplement. Désormais, il y a de la place pour tout le monde ! Tenez, une fois dans un taxi, les autres passagers m’ont regardé bizarrement, quand au lieu de sortir mon téléphone, j’ai plongé ma main dans mon sac pour tirer un livre…


Tournoi du Pétrole et de l’Energie : C’est parti pour la 8e édition !

La 8e édition du Tournoi du Pétrole et de l’Energie s’est ouverte le samedi 2 février 2020 au stade de la SIR à Vridi en présence de Aka Kadio Jean Baptiste, directeur de cabinet du ministre du Pétrole, de l’Energie et des Energies renouvelables, Abdourahmane Cissé.

Il y avait de l’ambiance le samedi 2 février 2020 au stade de la Société ivoirienne de raffinage (SIR), sis à Vridi, à Abidjan. Les acteurs du domaine du pétrole et de l’énergie se sont donné rendez-vous pour le lancement de la 8e édition dédiée à leur secteur d’activités.

Le ministre Abdourahmane Cissé, en charge du Pétrole, de l’Energie et des Energies renouvelables, représenté par son directeur de cabinet, Aka Kadio Jean Baptiste, a apporté son soutien au comité d’organisation, savamment piloté par Serge Abissa.

A l’ouverture de la 8e édition du tournoi du secteur du pétrole et de l’énergie, un match de gala a opposé au football masculin la GESTOCI, double championne en titre, à l’équipe des anciens joueurs de la Côte d’Ivoire. Les deux équipes n’ont pu se départager au terme du temps réglementaire et se sont séparées sur un score nul et vierge. Il faut noter qu’au niveau des jeux de dames, SERENITY s’est incliné face à la GESTOCI (0-2)

Comme à chaque édition, le comité d’organisation n’entend pas lésiner sur les moyens afin d’offrir un tournoi de qualité au public et aux acteurs du secteur du pétrole et de l’énergie.


Un livre acheté sur un coup de tête

Le livre dont je vous parle ce mois, je l’ai acquis lors de l’édition 2018 du Salon international du livre d’Abidjan (SILA). J’étais rédacteur pour un site d’informations générales et j’ai été désigné pour la couverture médiatique de cet important rendez-vous du livre.

Le SILA ou la promotion du livre

À l’édition 2018 du Salon international du livre d’Abidjan, les maisons d’édition avaient décidé de faire du déstockage. Je vous explique. Elles proposaient des livres à moindre coût. Les prix étaient vraiment étudiés et c’était le moment de profiter pour renouveler mon temple du livre. L’occasion était belle pour enrichir ma modeste bibliothèque.

Entre deux conférences prononcées par des professionnels du livre, je fonce dans la salle d’exposition ou de vente pour « faire le marché ». Je plonge mon regard dans les stands à la recherche de la nourriture intellectuelle. Un moment, un livre dont la couverture est dominée par la couleur bleue attire mon attention.

L’amoureux des mots s’approche de l’objet, le saisit puis le porte devant les yeux. Un masque, un canari se fondent dans l’univers bleu qui fait office de couverture. Gagné-gagné Perdu-Perdu. Tel est le titre inscrit sur la couverture. Cela ne me dit rien. Le nom de l’auteure non plus : Niantié Lou Goley . Sans savoir pourquoi je décide de me procurer cette œuvre littéraire.

Bonne lecture…

À la découverte de Nantié Lou Goley

Dans le langage courant ivoirien, l’expression Gagné-Gagné Perdu-Perdu fait référence à une prise de risque face à une situation. Quand chez nous, on dit, « c’est gagné-gagné perdu-perdu », cela signifie simplement que soit on gagne soit on perd. J’ai donc pris le risque de repartir avec le livre en question. Rassurez-vous, je n’ai pas perdu.

La simplicité du langage avec laquelle Niantié Lou Goley nous transporte dans ses mondes m’a séduit. Gagné-Gagné Perdu-perdu, ce recueil de nouvelles, a le mérite de faire voyager le lecteur d’un univers à un autre sans que ce dernier ne s’aperçoive du changement de décor.

L’écrivaine jette un profond regard sur la société. Ainsi, dans « Au commencement », elle nous livre sa version de l’histoire d’Adam et Eve, tandis que les correspondances entre Séverin et Didier nous présente deux visions différentes de la vie, qui en réalité se rejoignent grâce à leurs divergences.

En outre, Niantié Lou Goley interpelle les lecteurs face à la menace que représente la cupidité ou la recherche avide de l’argent. Le message se trouve dans Gagné-gagné Perdu-perdu, qui donne son nom à l’oeuvre.

Ce livre de plus de 250 pages, acheté sur un coup de tête, m’a parlé dans un langage propre à ceux qui aiment observer la vie depuis leur fenêtre. Pour tout vous dire, j’ai adoré parcourir les lignes écrites par cette native d’Abidjan, la capitale de la Côte d’Ivoire.

« ‎ Lecteur, je suis moi-même la matière de mon livre », aimait à dire Michel de Montaigne. Pour Jacques-Henri Bernadin de Saint-Pierre, « un bon livre est un bon ami ». Je partage l’avis d’Alphonse de Lamartine qui soutient que « toutes les grandes lectures sont une date dans l’existence ».


La couleur des franc-maçons

La couleur des franc-maçons… Ce billet m’a été inspiré par le client d’un restaurant où j’ai l’habitude de manger entre midi et deux. J’ai tellement été surpris par les propos débités par ce compagnon d’un jour qu’il me fallait les coucher sur du papier sur l’écran de mon ordinateur.

Après plusieurs heures de boulot, il est bien normal que je marque une pause afin de donner à mon estomac tous les droits qui lui reviennent. Au moment où je m’apprête à abandonner l’ordinateur, chaise confortable (Qu’est-ce que vous croyez ? Mon bureau est bien équipé.), articles de presse, un collègue me demande de l’attendre.

Je crois que dans chaque entreprise, il y a toujours un collègue doté d’un véritable talent pour retarder les autres. Figurez-vous qu’alors que je me préoccupe à donner à mon estomac ce qu’il veut, ce cher collègue me lance : « Attends-moi hein ! On mange ensemble ce midi« . Comme s’il avait pour cynique intention de me laisser dévorer par la faim qui me tenaillait, ce collègue ne s’empressait pas de me rejoindre au portail. Finalement, au bout de plusieurs minutes d’attente, le voici pointant son nez avec un sourire dont le mérite était de m’énerver davantage.

La franc-maçonnerie, c’est quoi au juste?

Les franc-maçons dans un restaurant ?

Mon fameux collègue n’a pas réussi à m’ôter la faim qui me tenaillait. Malgré sa lenteur, nous sommes enfin au restaurant qui grouille déjà de monde. Comme si le sort avait décidé de s’acharner sur moi, les serveuses du restaurant m’ignorent complètement. Rassurez-vous, je ne mange pas à crédit. « Ma chérie, je peux avoir un plat de riz accompagné de la sauce graine. ». Elle me jette un regard qui en dit long et disparaît.

Finalement, un plat atterrit devant moi. Je le contemple. Le parcours de combattant est digne de RAMBO I (je n’exagère pas hein.). Au moment où je me prépare à me lancer sur ce fameux plat, un autre client me déconcentre.

Un gobelet m’a inspiré ce billet.

« Madame, donnez-moi un gobelet ! « , hurle-t-il. Il a sûrement plus de poids que moi. À peine a-t-il ouvert la bouche que son ordre a été exécuté. L’une des filles lui apporte un gobelet rouge. Elle tourne le dos.

Le client la rappelle avec force. « Change-moi ce gobelet. Le rouge, c’est la couleur des franc-maçons. Ils l’utilisent pour faire leurs cérémonies-là », ordonne-t-il. Surpris, tous les clients jettent discrètement un coup d’œil sur leurs godets. Le mien est de couleur jaune.

D’où sort-il ? Comment sait-il que les franc-maçons préfèrent le rouge. Tête baissée, j’ai fait honneur à mon repas. Au moins j’ai quitté le restaurant en apprenant que « le rouge, c’est la couleur des franc-maçons ». En plus, sans débourser un sou.


Avril, ce mois où le mensonge est autorisé !

Ah nous sommes en avril ! J’adore ce mois parce que le mensonge est « légalisé ». On peut mentir tranquillement et s’écrier cinq minutes après « POISSON D’AVRIL »!


Climackathon 2018 : tous d’accord pour sauver le climat 

Le Climackathon 2018 a connu son apothéose le vendredi 28 septembre 2018. Journalistes, spécialistes, blogueurs, acteurs de la société civile se sont donné rendez-vous pour parler du climat. Ils ont échangé autour du thème « La Côte d’Ivoire face au changement climatique, état des lieux et solutions ».

Climackaton 2018 : Une réflexion sur le climat

L’Agence française de développement (AFD), initiatrice du Climackathon, se réjouit d’avoir permis la réflexion sur le climat. Emmanuel Debroise, directeur de l’agence d’Abidjan, a indiqué que « la gestion du climat est intervenue très tôt dans la stratégie » de son institution. Il a encouragé le débat public sur le climat en Côte d’Ivoire.

E. Debroise: « Tous les projets financés par le Groupe soient cohérents avec un développement de long terme bas-carbone »

Le témoignage émouvant de Michel Segui

Le témoignage émouvant de Michel Segui à propos des impacts du réchauffement climatique sur le village de Lahou Kpanda a montré l’impact du climat sur notre environnement.

Le président de la Société coopérative des artisans pêcheurs de Grand-Lahou a dressé un sombre tableau de la situation dans sa région.

« Nous sommes surpris par les houleuses marées, car elles sont fréquentes et sporadiques toute l’année », a-t-il révélé. Il a pointé du doigt la disparition de quatre pêcheurs en 2016.

C’est avec de la tristesse dans la voix que Michel Segui a annoncé que « Lahou-Kpanda est menacé de disparition par l’embouchure non endiguée qui ronge quarante mètres de terre chaque année ».

Michel Segui a attiré l’attention sur le danger qui guette Lahou-Kpanda

Un panel a réuni des spécialistes autour du thème « s’adapter, atténuer: quelles solutions? ». Il était question de l’adaptation de l’agriculture ivoirienne au changement climatique, de la gestion d’alerte précoce et du transport vert. Les échanges ont aussi porté sur la sensibilisation par les médias, la préservation des forêts et réduction des émissions de CO2 et la mise en oeuvre de la stratégie REDD+.

Par ailleurs,  les panélistes ont fait ressortir l’urgence de sauver le climat. Cela s’est fortement ressenti au cours des échanges avec les participants.

La seconde édition du Climackathon avait pour thème « La Côte d’Ivoire face aux changements climatiques, Etat des lieux et solutions ».  Elle a posé les jalons du débat sur le climat. Le plus important est que les discussions se poursuivent au-delà de cet événement.